| IPECACUANA s'est déjà fait un nom dans le sud de la France par le biais de concerts et de chroniques dans divers mags consacrés aux musiques amplifiées. Par conséquent, la formation fusion était attendue au tournant par pas mal de personnes, dont votre serviteur qui s'est jeté sur ces 6 titres comme sur un verre d'eau bien fraîche (salvateur en cette période de canicule infernale). Pour se recentrer sur la musique, ce qui est frappant sur cet EP, c'est l'apparition d'une guitare officiant à la rythmique (alors qu'IPECACUANA se démarquait justement par un son de basse qui se suffisait à lui-même tant il était puissant). (note d'ipecacuana: c'est faux il n'y a pas de guitare sur Lucides, c'est bien la basse d'Olivier, joué en accords avec de la saturation qui fait penser à une guitare) Mais derrière cette nouveauté, on peut également noter une approche plus Punk Rock et moins métal, qui ne perd rien de sa personnalité pour autant... Leur style fait tout de même furieusement penser à RAGE AGAINST THE MACHINE (même grain de guitare, parties de batterie qui ont le même groove, jusqu'à la production et à la pochette qu'on jurerait avoir été repompées sur un des albums de RATM). Mais le tout ne sonne pas opportuniste pour autant, car les textes (en français, en anglais, et même en allemand et en italien sur " Auslander ") sont loins d'être aussi politisés que ne l'étaient ceux de la formation américaine. Le chant échappe à la comparaison avec celui de Zach de La Rocha car plus mélodique et moins versé dans des phrasés hip hop nerveux. Mention spéciale d'ailleurs aux discrètes incursions du chant féminin qui adoucit le propos. Les textes se veulent donc moins revendicatifs et plus intimes, plus personnels et clairement centrés sur le malaise et indiscutablement liés à la société de consommation (le dernier morceau " Twister ", dénonce la politique commerciale visant à inonder le marché de nouveaux produits de façon à ce que le consommateur ne prenne pas le temps de réfléchir s'il en a réellement besoin) ainsi qu'à l'exploitation de la main d'oeuvre par le travail à la chaîne pour un salaire souvent peu élevé.... Bref, pas de déception, avec IPECACUANA, on tient un groupe qui a une vraie identité et une personnalité bien trempée, ce qui fait souvent défaut à beaucoup de groupes majeurs de métal ou de rock dit moderne qui font un carton outre-atlantique (qui a dit LIMP BIZKIT ???) Mitch , 2006 |